L’Archè. Le Vortex primordial. Etre et néant. Le
Moteur Premier immobile. Le Surfer
d’Argent est saisi d’étonnement et de doute :
« se pourrait-il que « Je » soit l’apparition du Nous divin, cela et rien d’autre que ce là ? Tout
ce que je vois ici est pure illusion, pense le Surfer, maléfices du dévoreur
des mondes, de l’attracteur universel ; or, je n’ai de certitude que du
doute et sur cette conviction, prenant appui pour mon salut sur cette planche
qui est l’extension de ma pensée, je me propulse dans le tourbillon de ma
libération. Mais pour quelle finalité ? La liberté est-elle réelle ?
Ou une autre illusion de ma conscience ? Si le démiurge est Galactus,
le maître mauvais, alors je dois mettre en doute mon doute lui-même qui n’est
qu’une émanation de sa pensée, dans une régression jusqu’à l’origine d’où la
question ultime surgit, dans ce là de l’Etre et du Néant. Je
reviens alors à mon étonnement et ne peux conclure qu’à l’existence d’une
prison universelle et l’illusion de ma liberté de conscience. Sauf qu’avec
cette conscience, je peux me commander
et proclamer la fondation de la liberté. » Il ramasse sa force :
« Je veux ! » commande-t-il du centre du Vortex et voici que,
répondant à cet appel, le Phénix
apparait. Un sourire déforme son masque de parfait androïde. Il sait qu’il est à l’origine. Ex nihilo ! Et il s’élance. Mais une voix le rattrape
alors qu’il glisse sur les Anneaux de Saturne avant de reprendre son souffle et
revenir sur Terre : « ex nihilo nihil fit ! ».